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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/84

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Angélique.

Et votre idée ?Hélas !

Juliette.

Et votre idée ? Hélas !Un soupir ! Beau début !
Après, continuez.

Angélique.

Après, continuez.Je n’ai plus rien à dire.

Juliette.

On n’a que trop de quoi parler quand on soupire.
Où sont donc ces transports, cette vivacité ?
Nos entretiens faisoient votre félicité ;
Vous ne pouviez finir. Lorsque je me rappelle…

Angélique.

Je ne te parlois pas alors d’un infidele.

Juliette.

Doit-on, lorsque l’on perd le cœur d’un inconstant,
Perdre aussi la parole ? Allons, il faut d’autant
Soulager son dépit ; rien n’est plus salutaire.

Angélique.

Où parle la raison, le dépit doit se taire ?

Juliette.

Et la raison vous parle, à vous, Angélique ?

Angélique.

Et la raison vous parle, à vous, Angélique ? Oui.

Juliette.

Ah ! Le bel entretien ! Ma foi, gare l’ennui ;
Mais il est tout venu.

Angélique.

Mais il est tout venu.Non, ce guide propice
A porté la lumière au fond du précipice