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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/91

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Le Président.

Ah ! pourvû qu’il ne soit devenu qu’amoureux,
L’amour ne gâte point un caractère heureux ;
Je lui laisse le choix entre d’aimables filles
Qu’il pourra rencontrer dans de riches familles
Où je l’ai présenté ; mais je l’attends ici,
Et par lui-même enfin je vais être éclairci.
Vous, Madame, de grace, achevez votre ouvrage ;
Et surtout, point d’éclat, le moindre est un outrage :
Vous avez des soupçons, ne les méprisez pas.

La Baronne.

J’approfondirai tout, & j’y vais de ce pas.



Scène III.

LE PRÉSIDENT, SAINVILLE.
Le Président, à part, en voyant arriver son fils.

Il me semble qu’il a plus de grace & d’aisance.
(Haut.)
Je n’abuserai pas de votre complaisance,
Le tems vous est trop cher pour en perdre avec moi.

Sainville.

Puis-je en faire un plus doux & plus heureux emploi ?

Le Président.

Vous devenez flatteur.

Sainville.

Vous devenez flatteur.Je dis ce que je pense.