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LETTRES ÉCRITES APRÈS SON EXIL.




V.

LETTRES AU COMTE D’OLONNE.

Aussitôt que je sus votre disgrâce[1], je me donnai l’honneur de vous écrire pour vous témoigner mon déplaisir ; et je vous écris présentement, pour vous dire qu’il faut éviter au moins le chagrin, dans le temps où il n’est pas en notre pouvoir de goûter la joie. S’il y a d’honnêtes gens, au lieu où vous êtes, leur conversation pourra vous consoler des commerces que vous avez perdus ; et si vous n’y en trouvez pas, les livres et la bonne chère vous peuvent être d’un grand secours et d’une assez douce consolation. Je vous parle en maître qui peut donner des lecons ; non pas que je pré-

  1. Le comte d’Olonne, Vineuil, l’abbé d’Effiat et deux ou trois autres, ayant tenu quelques discours libres contre le roi, furent exilés de la cour, en 1674. Monsieur d’Olonne fut d’abord relégué à Orléans : mais il eut ensuite permission de se retirer dans sa terre de Montmirel, près de Villiers-Cotterets. (Des Maizeaux.)