Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/172

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toutes idées ; vous déferiez cent Midleton et cent Louvigny : que reste-t-il dans l’un et dans l’autre sexe à vous opposer ?




XXXIII.

LETTRE À LA MÊME.
(1676.)

Si vous trouvez des extravagances dans le petit livre que je vous envoie, vous êtes obligée de les excuser, puisque vous m’avez ôté le jugement qui m’auroit empêché de les écrire. J’ai passé ma vie avec des personnes fort aimables, à qui j’ai l’obligation de m’avoir laissé tout le bon sens dont j’avois besoin pour estimer leur mérite, sans intéresser beaucoup mon repos : j’ai bien sujet de me plaindre de vous, de m’avoir ôté toute la raison qu’elles m’avoient laissée.

Que ma condition est malheureuse ! J’ai tout perdu, du côté de la raison ; du côté de la passion, je ne vois rien pour moi à prétendre. Demanderois-je que vous aimiez une personne de mon âge ? Je n’ai pas vécu d’une manière à pouvoir espérer un miracle en ma faveur. Si le