Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/183

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qu’elles fussent plus dégagées de sa profession. À mon avis, la médecine rompt plus de trames qu’elle n’en renoue ; et il ne falloit pas moins que les vers de monsieur votre frère, pour remettre en honneur une science que ceux de Molière avoient décriée. À vous parler franchement, je retrancherois quelque chose de l’habileté du Médecin, pour donner plus s’il étoit possible, aux lumières du bel esprit.

J’ai plus de vénération pour la Cour de Rome, que pour la Faculté de Paris ; et quoique j’aie toute liberté de parler du Pape dans un pays où on le brûle tous les ans, je ne dirai rien de son éloge, sinon que saint Pierre en doit avoir de la jalousie : car il est plus aisé de fonder un État que de le réformer ; d’y mettre l’ordre, que de l’y rétablir.

La discrétion que vous avez toujours en parlant de monsieur votre mari, me fait passer légèrement sur Orgon ; et ma retenue fondée sur la vôtre, m’ôte l’idée de M. Mazarin. Mais un homme qui trafiqueroit son salut l’argent à la main, me donneroit mauvaise opinion du marchand qui achète le ciel, et plus méchante de ceux qui le vendent.

Revenons à la beauté des vers, qui ne peut pas être égale partout. L’élévation de l’esprit laisse de petites choses en prise à l’exactitude de la critique ; et c’est une consolation que les