Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/200

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Je dirai que du plus beau corps,
Et de l’âme la plus parfaite,
Nous voyons en vous les accords ;
Et je ne dirai pas un mot de la Bassette.

Je leur dirai que Brute et Collatin
Sont fort de votre connoissance ;
Que d’Appius vous savez le destin,
Et comment finit sa puissance :
Mais pour Coné, Mazenot et Morin2,
Ils seront passés sous silence.

De là, j’irai chercher les beautés de nos jours,
Marion, Montbazon, modernes immortelles,
À qui nous donnerons toujours
L’honneur d’avoir été de leur temps les plus belles.

Je pense voir leurs déplaisirs,
Je vois déjà couler leurs larmes ;
Et le sujet de leurs soupirs,
C’est d’entendre parler tous les jours de vos charmes.

Vous qui venez du séjour des mortels,
Me dira-t-on dans une humeur chagrine,
Nous cherchez-vous pour parler des autels
Dressés partout à votre Mazarine ?

Ah ! c’est nous faire un enfer de ces lieux
Qu’on destinoit aux âmes fortunées :
Le mal que nous causent ses yeux
Est plus grand mille fois que celui des damnés.

Ombres, goûtez le bien d’avoir jadis été
Les merveilles de notre France.


2. Les trois tailleurs de Bassette de Mme Mazarin.