Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/202

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Je leur dirai que tous nos vœux
S’adressent à vous seule au milieu de nos dames ;
Que nos plus forts liens se font de vos cheveux ;
Que le front, le sourcil, ont leur droit sur nos âmes.

Je dirai que tous les amants
Voudroient mourir sur une bouche
Qu’environnent mille agréments,
Et de qui le charme nous touche.

De la gorge et du cou (ce miracle nouveau)
L’orgueilleuse beauté sera bien exprimée :
Les bras, les mains, les pieds dignes d’un corps si beau,
Auront aussi leur part à votre renommée.

La chose jusque-là ne peut mieux se passer,
Et leur confusion ne peut être plus grande :
Mais si, voulant m’embarrasser,
Elles me font une demande ;
Si Marion veut s’informer
De cet endroit caché qui se dérobe au monde,
Et que je n’ose ici nommer,
Que voulez-vous que je réponde ?
Là, ma connoissance est à bout,
Et je devrois connoître tout.
Ô belle, ô généreuse Hortense !
Sauvez-moi de cette ignorance.