Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/235

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Voilà, Madame, les traitements ordinaires que je reçois : voilà ce qui m’a fait désirer votre absence. Mais pour compter trop sur vos chagrins, je n’ai pas songé assez à vos charmes, ni prévu que le plus grand des malheurs devoit être celui de ne vous point voir. J’ai pu vous dire les maux que je souffre auprès de vous : ceux que je sens, lorsque j’en suis éloigné, ne s’expriment point. Ma douleur est au-dessus de toute expression :

Non je ne parle point, Madame, mais je meurs2.

J’ai fini ma lettre en mourant : mais les vers ont un charme pour faire revivre ceux que vous faites mourir. La première chose que je fais, Madame, c’est de vous supplier d’avoir un peu moins de rigueur pour moi, dans la nouvelle vie que je vais mener auprès de vous. Partagez la sévérité de votre justice ; qu’il en tombe une partie sur M. de Villiers ; que domine3 n’en soit pas exempt : que la bonne Lot n’en sauve pas la régularité de ses égards domestiques ; que les princes et les mylords soulagent quelquefois la noblesse ; et qu’enfin, Madame, je ne sois pas seul à ressentir vos co-


4. Corneille.

3. M. Milon, aumônier de la duchesse. Voy. sup., t. II, p. 544.