Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/252

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M. Mazarin n’en conserva aucune ; de tous les gouvernements, il ne garda que celui d’Alsace, où il savoit bien qu’on l’empêcheroit de commander. Enfin, Messieurs, de vingt millions que Mme Mazarin lui avoit apportés, on a honte de nommer le peu qui reste ; et la seule raison qu’il en a donnée, c’est qu’en conscience il ne pouvoit pas garder des biens mal acquis. Ils n’étoient pas mal acquis, Messieurs, ils ne l’étoient pas ; la couronne, défendue contre tant de forces au dedans, et tant de puissance au dehors, en avoit fait l’acquisition, que la justice et la libéralité du Roi ont confirmée : mais ces avantages-là ont été aussi mal laissés que mal gardés. La mémoire de M. le Cardinal est responsable du mauvais choix qu’il fit de M. Mazarin ; et M. Mazarin, du méchant usage qu’il a fait de ces grands biens.

Épargnons à Mme Mazarin la douleur d’entendre un plus long discours sur cette dissipation : épargnons à M. Mazarin le honteux sou-


Ad venerem mentes posse movere putat.
Marmore frigidior, Statuis taciturnior ipsis,
Horret ad hæc famulus, jussaquedura fugit.
Irata Armandus dextra capit ocius ensem,
Nec mora, quod fieri jusserat, ipse facit.
Ense, pedes Thetidis, Junonis brachia, dextram
Palladis, et totam dedecorat Venerem :
Fit pulvis, Divum Patri qui pocula miscet.
Non parcit formæ, parve Cupido, tuæ.
Et tu privignum Phædræ, Mancina, movere

Quæ potes, Armandi ad tecta redire velis ?