Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/256

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Mais voici le chef-d’œuvre de M. Mazarin en dévotion : il a fait nourrir un des enfants de Mme de Richelieu, avec défense expresse à la nourrice de lui donner à teter les vendredis, pour lui faire sucer, au lieu de lait, le saint usage des mortifications et des jeûnes.

Voilà, Messieurs, la dévotion de M. Mazarin, dont son avocat n’a pas eu honte de faire l’éloge: dévotion qui sert aux réfugiés, pour s’opiniâtrer dans leur créance ; mais les catholiques se moquent aussi bien qu’eux d’une piété ridicule ; et vous, Messieurs, qui en avez une si solide, ne la désapprouvez pas moins que les protestants.

Le premier malheur de l’homme, c’est d’être privé du sens, dont il a besoin dans la société humaine : le second, c’est d’être obligé de


voient par là dans un degré de consanguinité qui ne leur permettoit pas de s’épouser. C’est sur un cas de conscience si singulier qu’il alla consulter les évêques de Grenoble et d’Angers, l’abbé de la Trappe, etc. Mais sa fille n’attendit pas que ses doutes fussent éclaircis. Le marquis de Richelieu, dit Mme de Sévigné au comte de Bussy, dans une lettre du 23 décembre 1682, a enlevé Mlle de Mazarin. Elle court avec son amant, qui, je crois, est son mari, pendant que son père va consulter à Grenoble, à la Trappe et à Angers, s’il doit marier sa fille. Le moyen de ne pas perdre patience avec un tel homme ! Voy. les Lettres du comte de Bussy Rabutin, t. IV, p. 173. » (Note de Des Maizeaux.) — Cf. tome V, page 326, de l’éd. citée, de M. Lalanne ; et tome VII, page 199, édit. Régnier-Hachette des Lettres de Mme de Sévigné.