Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/310

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
BILLET À LA MÊME.
(1695.)

Vous me reprochez ma négligence de n’avoir pas fait des lettres pour vous ; je vous reproche avec plus de raison votre paresse de n’en pas faire pour vous-même. J’ai vu un temps que la construction ne vous manquoit pas moins que l’orthographe : vos pensées valoient toujours mieux que les miennes ; j’en entendois mieux que vous la liaison, et je vous étois en quelque façon nécessaire. Présentement, il n’y a rien que vous ne sachiez ; et c’est une trop grande nonchalance de ne vouloir pas écrire à M. de Miremont et à milord Essex. Vous voulez des lettres brillantes, dans les plus simples compliments. J’ai mal réussi à ma lettre de milord Gallway, pour ce style ; je réussirois plus mal encore, en celles que vous me demandez. Quand j’aurois eu autrefois quelque imagination, vous auriez tort d’en vouloir trouver aujourd’hui quelque misérable reste : je n’en ai plus ; et la perte en doit moins être attribuée à ma vieil-