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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/382

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Il nous faudra prier monsieur l’ambassadeur
Que sans égard à notre ardeur
Il fasse le partage ; à moins que des deux belles
Il ne puisse accorder les droits,
Lui dont l’esprit foisonne en adresses nouvelles

Pour accorder ceux des deux rois.

Nous attendrons le retour des feuilles, et celui de ma santé ; autrement il me faudroit chercher en litière les aventures. On m’appelleroit le Chevalier du rhumatisme ; nom qui, ce me semble, ne convient guère à un chevalier errant. Autrefois que toutes saisons m’étoient bonnes, je me serois embarqué, sans raisonner.

Rien ne m’eût fait souffrir, et je crains toute chose ;
En ce point seulement je ressemble à l’Amour :
Vous savez qu’à sa mère il se plaignit un jour
Du pli d’une feuille de rose.
Ce pli l’avoit blessé. Par quels cris forcenés
Auroit-il exprimé sa plainte,
Si de mon rhumatisme il eût senti l’atteinte ?
Il eût été puni de ceux qu’il a donnés.

C’est dommage que M. Waller nous ait quittés, il auroit été du voyage. Je ne devrois peut-être pas le faire entrer dans une lettre aussi peu sérieuse que celle-ci. Je crois toutefois être obligé de vous rendre compte de ce qui lui est arrivé, au delà du fleuve d’Oubli. Vous regarderez cela comme un songe, et c’en est peut-être un ; cependant la chose m’est de-