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LETTRE À MONSIEUR BARBIN1.
(1698.)

Je vous suis fort obligé, Monsieur, de la bonne opinion que vous avez des bagatelles qui me sont échappées, et qu’on a la bonté de nommer ouvrages. Si j’étois d’un âge où l’imagination m’en pût fournir de pareilles, telles qu’elles pourroient être, je ne manquerois pas de vous les envoyer : la beauté de l’impression les feroit valoir. Mais le peu d’esprit que j’ai eu autrefois est tellement usé, que j’ai peine à en tirer aucun usage pour les choses même qui sont nécessaires à la vie. Il ne s’agit plus pour moi de l’agrément ; mais mon seul intérêt, c’est de vivre. Vous me demandez que je vous fasse savoir les choses qui sont de moi, dans les petites pièces qu’on a imprimées sous mon nom. Il n’y


1. Barbin, libraire de Paris, avoit demandé à Saint-Évremond quelques-uns de ses ouvrages, ou du moins de lui marquer les pièces qui étoient de lui, dans ce qu’on avoit imprimé sous son nom.