Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/433

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en a presque point où je n’aie la meilleure part, mais je les trouve toutes changées ou augmentées. Les grosses cloches de Saint-Germain-des-Prés, que Luigi admiroit2, ne m’appartiennent sûrement pas. C’est la première addition qui me vient dans l’esprit. Les charmes de l’amitié, la longue lettre de consolation à une demoiselle, les Réflexions sur la Doctrine d’Épicure, l’Éloquence de Pétrone et quelques autres, dont il ne me souvient pas, ne m’appartiennent en rien. Si j’étois jeune et bien fait, je ne serois pas fâché qu’on vît mon portrait à la tête d’un livre ; mais c’est faire un mauvais présent au lecteur, que de lui donner la vieille et vilaine image d’un homme de quatre-vingt-cinq ans. Les yeux me manquent ; je ne puis ni lire ni écrire, qu’avec beaucoup de peine : vous m’excuserez, si je ne saurois vous donner une connoissance plus exacte de ce que vous me demandez.


2. Barbin avoit mis cette sottise dans les Réflexions sur les Opéras, qu’on trouve à notre tome II, page 389.