Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/57

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avec douleur le ministère que nous avons vu, toutes mes réflexions me confirment en ce que j’ai dit ; et mon esprit, ferme dans ses premiers sentiments, ne se peut tourner à d’autres pensées.

Si une tendresse du Roi, conservée à la mémoire d’une personne qui lui fut chère ; si la constance de son affection pour un mort, lui ont fait trouver mauvais ce qui m’a paru si fort à son avantage, je le supplie de considérer que mes intentions ont été trompées. Je n’ai pas cru blesser la délicatesse de son amitié, et je pensois avoir des sentiments exquis sur l’intérêt de sa gloire. En toutes choses, les méprises sont excusables ; mais l’erreur qui vient d’un principe si noble et si beau, ne laisse aucun droit à la justice. Ne pensez pas néanmoins que je veuille faire ici des lecons, au lieu de très-humbles prières ; et instruire Sa Majesté de ce qu’Elle doit, au lieu de me soumettre à ce qu’Elle veut. J’attends, avec une parfaite résignation, qu’il lui plaise ordonner de ma destinée ; et je me prépare à la reconnoissance de la grâce, ou à la patience du châtiment.

Si Elle a la bonté de finir mes maux, Elle joindra la dépendance d’une créature à l’obéissance d’un sujet, et adoucira la contrainte qui lie, par l’affection qui attache. Mais je consulte peu mes sentimens, quand je parle de la