pour l’être, raconte l’origine du nom et de la chose.
« M. de Saint-Évremond, dit-il, étoit très-sensible à la joie et au plaisir de la table, et il se rendit fameux par son raffinement sur la bonne chère. Mais, dans la bonne chère, il recherchoit moins la somptuosité et la magnificence, que la délicatesse et la propreté. Tels étoient les repas du commandeur de Souvré, du comte d’Olonne, et de quelques autres seigneurs qui tenoient table ; il y avoit entre eux une espèce d’émulation à qui feroit paroître un goût plus fin et plus délicat. M. de Lavardin, évêque du Mans et cordon bleu, s’étoit mis aussi sur les rangs. Un jour que M. de Saint-Évremond mangeoit chez lui, cet évêque se prit à le railler sur sa délicatesse, et sur celle du comte d’Olonne, et du marquis de Boisdauphin. Ces messieurs, dit le prélat, outrent tout, à force de vouloir raffiner sur tout ; ils ne sauroient manger que du veau de rivière ; il faut que leurs perdrix viennent d’Auvergne ; que leurs lapins soient de la Rocheguyon, ou de Versine ; ils ne sont pas moins difficiles sur le fruit ; et pour le vin, ils n’en sauroient boire que des trois coteaux d’Ay, d’Haut-Villiers et d’Avenay. M. de Saint-Évremond ne manqua pas de faire part à ses amis de cette conversation, et ils en plaisantèrent si souvent qu’on les appela les trois coteaux. — Voilà l’origine véritable des coteaux.... M. de Saint-Évremond lui-même me l’a apprise. Il me dit aussi que l’abbé de Boisrobert.... avoit fait contre eux une espèce de satire intitulée les coteaux. »
Ce dernier fait est confirmé par Tallemant, dans l’historiette de Boisrobert. Plus tard, en 1665, il parut