Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/122

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neté. L’Angleterre, occupée chez elle par la guerre civile, étoit en dehors de ce grand débat européen ; Venise et le pape assistoient au congrès en qualité de médiateurs.

Toutefois ces diverses puissances n’avoient pas un égal intérêt à la paix. Tous les peuples la désiroient, mais tous les cabinets n’y portoient pas un même empressement. Aux yeux des uns, le succès n’étoit pas encore assez complet pour satisfaire leurs vues ambitieuses ; à l’égard des autres, l’adversité étoit trop grande pour qu’on pût espérer un traité avantageux. Améliorer la bonne fortune, ou se relever de la mauvaise, étoit donc le conseil donné par la politique ; mais les populations, obérées, épuisées, écrasées, n’étoient pas en mesure de le suivre. L’opinion européenne, qui commençoit alors à dicter des lois aux gouvernements, imposa donc la réunion d’un congrès. Les évêchés souverains de Munster et d’Osnabrück furent neutralisés, et toutes les puissances belligérantes furent invitées à y envoyer leurs représentants. Régler les conditions nouvelles de l’équilibre européen, au dix-septième siècle, et rétablir la paix de religion dans l’Allemagne divisée depuis cent ans, tel étoit le but offert aux louables efforts de la diplomatie. Cinq ans de discussion y furent consacrés, pendant que la guerre continuoit tout à l’entour des plénipotentiaires.

Les premiers arrivés au congrès furent les Impériaux. Ils étoient les plus pressés, et ne s’en cachoient guère. La légation espagnole et la légation suédoise arrivèrent peu de temps après. Les médiateurs suivirent de près, avec les représentants des