Le traité particulier signé par le roi d’Espagne avec les Hollandais à Munster, est du 30 janvier 1648. La retraite des Espagnols de Munster, et leur rupture avec la France, est du mois de février même. La campagne de Lens est du printemps de cette année, et la bataille a été gagnée le 20 août 1648. C’est après le Te Deum chanté à Notre-Dame, le 26, pour cette victoire, que furent arrêtés le président de Blancménil et le conseiller Broussel ; à la suite de quoi survinrent les barricades qui furent le premier épisode de la Fronde.
À la vérité l’arrestation de ces deux magistrats avoit été précédée d’un acte d’opposition du Parlement de Paris, l’arrêt d’union de ce grand corps judiciaire avec les autres Parlements du royaume. Mais cet acte, tout intérieur, est du mois de mai au mois de juin, trois mois après que l’Espagne s’étoit retirée de Munster. Le Parlement fut raccommodé avec la cour par la déclaration du 4 octobre, et la mise en liberté de Blancménil et de Broussel apaisa l’émotion parisienne. Lors donc que fut signé le traité de Munster, le 24 octobre, les troubles de Paris n’avoient point encore le caractère qu’ils prirent plus tard. Quoique bien connus des plénipotentiaires étrangers, ils n’empêchèrent point la concession de tous les avantages que la France pouvoit désirer alors, et que même elle n’a pu conserver depuis. En effet, avec les trois Évêchés, les deux Alsaces et le Sundgau, Brisac, Philipsbourg et Pignerol étaient aussi abandonnés à la France et le rétablissement de la constitution de l’Empire a été pour ainsi dire réglé au gré de nos ministres. Les troubles de Paris n’ont eu donc au-