cune influence sur les conclusions de Munster. Si la guerre a continué avec l’Espagne, c’est que la France l’a voulu ; sans quoi la France eût pu obtenir de l’Espagne des concessions modérées. En ce point Mazarin s’est trompé. Pour trop vouloir au traité de Westphalie, il n’a eu que peu au traité des Pyrénées, car on lui offroit en 1648 ce qu’on lui a donné en 1659, y compris la main d’une Infante. Et tel fut le grief que Saint-Évremond développa plus tard contre le cardinal, dans cette fameuse lettre au maréchal de Créqui, sur la paix des Pyrénées, qui motiva l’exil de notre auteur.
Sans doute l’Espagne a profité des troubles de la Fronde, et sur ce point l’alliance des princes frondeurs avec l’Espagne est un crime irrémissible. Mais, quant à l’influence particulière de la Fronde sur la paix de Westphalie, elle doit être reconnue comme nulle ; l’influence postérieure de la Fronde sur la guerre continuée avec l’Espagne est d’un ordre tout à fait différent, et nous y reviendrons.
Saint-Évremond avoit encore suivi le prince de Condé en Flandres ; il étoit auprès de lui à la bataille de Lens (20 août 1648). Bien qu’il nous ait laissé ignorer la part qu’il y a prise, un témoignage certain, celui de Pierre Coste, auteur de la Vie du grand Condé, nous apprend combien Saint-Évremond étoit instruit de toutes les particularités de ce fait d’armes, puisqu’il en fit rectifier les détails à Pierre Coste, qui profita utilement de ses judicieuses observations pour corriger son ouvrage. Pierre Coste dut même aux entretiens de Saint-Évremond la découverte d’une notice sur la célèbre bataille,