Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/209

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nistres que si le Roi quittait Paris, il n’y rentrerait jamais, et qu’il falloit y vaincre ou périr. Cela obligea le conseil de changer d’avis. » C’était le conseil qu’Henri IV avoit pris pour lui-même, en une conjoncture aussi critique, où il ne voulut jamais quitter le sol de la France, quelque périlleuse qu’y fût sa situation. Qui pourroit douter que l’émigration n’ait perdu, plus tard, les descendants de Louis XIV ?

C’est peu de temps après l’époque dont nous avons parlé, que Saint-Évremond reçut le brevet de maréchal de camp. Il est daté de Compiègne, 16 septembre 1652 ; et par un autre brevet, daté du lendemain 17, le gouvernement royal, « voulant reconnoître les bons et fidèles services qui lui ont été rendus par le sieur de Saint-Évremond, dans les armées, en plusieurs et diverses occasions, et lui donner d’autant plus de moyen de les continuer à l’avenir, » le gratifia du brevet d’une pension annuelle de 3 000 livres.

La guerre civile continuant à Bordeaux, où s’étoient jetés le prince de Conti avec Mme de Longueville, soutenus par un parti puissant et passionné ; le prince de Condé ayant passé aux Espagnols, et le comte d’Harcourt ayant quitté l’armée royale de Guienne pour suivre un ambitieux et coupable dessein ; le duc de Candale reçut en sa place le commandement des troupes du Roi12, destinées à réduire les insurgés, parmi lesquels combattoient le comte de Marsin et le fameux partisan Baltha-


12. Voy. Loret, septembre 1652, p. 288, de l’édit. citée.