Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/281

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vingt-quatre heures, sur un lit de parade, dans son hôtel, avec une couronne de vierge… que le curé trouva ridicule et fit ôter.

Il est resté des relations passagères de Saint-Évremond avec Marion de Lorme, deux pièces de vers qui ne sont pas des meilleures : l’une qui rappelle une saison d’eaux de Bourbon, passée en compagnie de Mlle de Lorme et de Mme de Montbazon8 ; l’autre qui sont des Stances sur la mort de la belle Marion de Lorme, où on trouve quelques vers heureux.

Philis n’est plus : tous ses appas
Aussi bien que toutes mes larmes,
Contre la rigueur du trépas
Ont été d’inutiles armes.

Ici les amours sont en deuil,
Et la volupté désolée
Cherche à l’entour de son cercueil
Où son ombre s’en est allée.

On l’entend gémir quelquefois,
Comme une misérable amante,
Qui du triste accent de sa voix
Se plaint du mal qui la tourmente.

En des lieux inconnus au jour,
Loin du soleil qui nous éclaire,
Les seules peines de l’amour
Font sa douleur et sa misère.

Bien loin de ces grands criminels,
Dont le sort est si déplorable,
Bien loin de ces feux éternels,
Dont le ciel punit un coupable ;

Philis n’a pour toute rigueur
Que le supplice de sa flamme,
Et rien qu’une triste langueur
Consume cette belle âme.



8. Nous ne l’avons pas insérée dans ce recueil.