de Caen, puis au collége de Harcourt, autre collége renommé de Paris, fondé au treizième siècle, par un gentilhomme de Normandie, et dont nous avons vu naguère disparoître les vieux murs, pour faire place aux constructions nouvelles du Lycée Saint-Louis. En même temps, Saint-Évremond suivoit ce qu’on appeloit l’Académie : école de gentilshommes, où l’on apprenoit à monter à cheval, à faire des armes ; le blason, un peu de mathématiques et d’histoire militaire.
Ces académies étoient ordinairement établies dans un vaste enclos. On y exécutoit, avec appareil, des courses de bague, et divers exercices de chevalerie. Une année ou deux y étoient consacrées, et l’on disoit du jeune homme, pendant ce temps, qu’il faisoit ses exercices. Il y avoit au dix-septième siècle plusieurs académies renommées. Loret raconte une fâcheuse aventure, arrivée le 25 mars 1651, chez Mémont, grand académiste, où de belles dames étoient venues assister à une course de bague. La Cour du Dragon, objet d’effroi pour ceux qui la traversent aujourd’hui, étoit alors une académie célèbre, qui recevoit des élèves internes et externes, sous la direction de M. de Longpré. Cette école fut un moment sans rivale. L’académie de M. de Benjamin jouissoit aussi de beaucoup de réputation, et le grand Condé y reçut l’instruction du gentilhomme.
Le plan de Comboust indique encore d’autres académies : celle de del Campo, entre la rue du Four et la rue du Vieux-Colombier ; celle de Forestier, rue de Sorbonne ; celle de M. de Toise, rue Saint-Honoré, joignant le célèbre manége qui occupoit la