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Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/308

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Sévigné20, fils de l’immortelle épistolaire, dont elle fit la passion à cinquante-un ans, et dont l’aventure est connue ; le marquis de Créqui si attaché à Saint-Évremond21 ; le commandeur de Souvré, dont nous avons déjà parlé, à propos de Mme de Sablé ; le marquis de Vardes auquel la disgrâce du maître n’ôta point l’indulgente amitié de Ninon ; les deux Grammont, le fameux chevalier, et M. de Toulongeon, son frère, beaux esprits, qui n’étoient complètement à l’aise qu’à la rue des Tournelles ; M. de Lionne, neveu du célèbre négociateur, un autre excellent ami de Saint-Évremond ; M. Delbène, l’un des premiers amoureux de Mlle de Lenclos : toujours discret, épicurien spirituel et déclaré, qui partagea, dit-on, avec Saint-Évremond, le soin de l’éducation de Ninon, au point de vue philosophique : homme de très-bonne compagnie et de mœurs fort singulières ; Bernier, l’élève de Gassendi, le voyageur infatigable, qui professoit un vrai culte pour Ninon ; Sarrazin, l’aimable esprit : philosophe, historien, et d’un commerce charmant ; auteur d’une exposition de la doctrine d’Épicure, qui circula d’abord anonyme, et par copie, et qu’on attribuoit à Saint-Évremond :


20. Sa correspondance prétendue avec Ninon est un ouvrage ennuyeux de Damours, l’avocat.

21. On connoît ces jolis vers inspirés par Créqui à Mme de la Suze :

Si j’avois la vivacité
Qui fait briller Coulanges ;
Si je possédais la beauté
Qui fait régner Fontanges ;
Ou si j’étois comme Conti
Des grâces le modèle ;
Tout cela seroit pour Créqui,
Dût-il être infidèle.