Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/429

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gion d’en décider, et à la raison de se soumettre.


OBSERVATIONS SUR LA MAXIME, QU’IL FAUT MÉPRISER
LA FORTUNE, ET NE SE POINT SOUCIER DE LA COUR.
(16471.)

Il est plus difficile de persuader cette maxime-ci, que les autres2. Ceux qui reçoivent des grâces, ceux même qui n’ont que de simples prétentions, se moquent d’un sentiment si contraire au leur.



1. Quand nous ne saurions pas la date de ce fragment, par le témoignage de Des Maizeaux, nous la trouverions dans le fragment lui-même, lequel, à l’endroit des favoris, nous révèle la préoccupation dominante de cette époque, le prétexte d’opposition d’où est née la Fronde, et l’opinion personnelle de notre auteur qui suivit le parti de la cour. On étoit las du favoritisme ; on ne voyoit, dans Mazarin, qu’un nouveau Concini ; et cette vue passionnée ôtoit aux meilleurs esprits le jugement de la situation et le respect de l’autorité. La haine des favoris et du ministériat a survécu à la Fronde, et a favorisé singulièrement Louis XIV dans l’établissement de son gouvernement personnel et absolu. Voyez la préface de M. Moreau, en tête de sa bibliographie des Mazarinades, M. Cousin, dans ses derniers articles sur le connétable de Luynes, Journal des Savants, octobre et novembre 1862, et M. Feillet, la Misère au temps de la Fronde, p. 80 et suiv.

2. C’est-à-dire, la maxime qui a fait le sujet du dis-