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ŒUVRES MÊLÉES

VI

CONVERSATION DU MARÉCHAL D’HOCQUINCOURT AVEC LE P. CANAYE

(1656. — Retouché en 1662 ? )

Comme je dînois un jour[1] chez M. le maréchal d’Hocquincourt, le P. Canaye, qui y dînoit aussi, fit tomber le discours, insensiblement, sur la soumission d’esprit que la religion exige de nous ; et, après nous avoir conté plusieurs miracles nouveaux et quelques révélations modernes, il conclut qu’il falloit éviter, plus que la peste, ces esprits forts qui veulent examiner toutes choses par la raison.

« À qui parlez-vous des esprits forts, dit le maréchal, et qui les a connus mieux que moi ? Bardouville[2] et Saint-Ibal[3] ont eté les meilleurs de mes amis. Ce furent eux qui m’en-

  1. En 1654, à Péronne, dont le maréchal était gouverneur. Voy. Sainte-Beuve, Port-Royal, II, 545.
  2. Ami de Desbarreaux. Voy. Tallemant, IV, 44-56.
  3. Henri d’Escars, sieur de Saint-Ibars, ou Saint-Hibal, parent du cardinal de Retz, ami de Bardouville, incrédule comme ce dernier, et mêlé à toutes les conspirations de 1639 et années suivants, contre le cardinal