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JUGEMENT SUR LES SCIENCES
OÙ PEUT S’APPLIQUER UN HONNÊTE HOMME1.
À un de ses amis.
(1662.)

Vous me demandez mon opinion sur les sciences où peut s’appliquer un honnête homme ; je vous le dirai de bonne foi, sans prétendre que personne y doive assujettir son jugement. Je n’ai jamais eu de grands attachements à la lecture. Si j’y emploie quelques heures, ce sont les plus inutiles : sans dessein, sans ordre, quand je ne puis avoir la conversation des honnêtes gens, et que je me trouve éloigné du commerce des plaisirs. Ne vous imaginez donc pas que je vous parle profondément de choses que je n’ai étudiées qu’en passant, et sur lesquelles j’ai fait seulement de légères réflexions.



1. Cette pièce fut imprimée, en 1666, à Paris, sans nom d’auteur, avec quelques satires de Boileau, mais à l’insu de Saint-Évremond, et du poëte, qui donna lui-même, la même année, une édition plus correcte de ses satires, sans y reproduire le morceau de Saint-Évremond, auquel Boileau en voulut, quoique Saint-Évremond exilé fût fort innocent de la contrefaçon des libraires de Paris.