Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/468

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ait tant de crédit dans la théologie : il se prend à ses subtilités de la division de l’Église.

C’est, peut-être, par ces sortes de raisonnements que les théologiens ne sont pas quelquefois les plus dociles ; d’où est venu le proverbe, que le médecin et le théologal croient rarement aux remèdes et à la religion. Je n’en dirai pas davantage. Je souhaiterois seulement que nos docteurs traitassent les matières de religion avec plus de retenue, et que ceux qui doivent y être assujettis, eussent moins de curiosité.

Comme la philosophie laisse plus de liberté à l’esprit, je l’ai cultivée un peu plus. Dans ce temps, où l’entendement s’ouvre aux connoissances, j’eus un désir curieux de comprendre la nature des choses, et la présomption me persuada bientôt que je l’avois connue : la moindre preuve me sembloit une certitude ; une vraisemblance m’étoit une vérité, et je ne vous saurois dire avec quel mépris je regardois ceux que je croyois ignorer ce que je pensois bien savoir. À la fin, quand l’âge et l’expérience, qui malheureusement ne vient qu’avec lui, m’eurent fait faire de sérieuses réflexions, je commençai à me défaire d’une science toujours contestée, et sur laquelle les plus grands hommes avoient eu de différents sentiments. Je savois, par le consentement uni-