Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/471

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l’autre, vous vous instruisez des affaires de l’État, et réglez votre conduite dans la fortune. La dernière polit l’esprit, inspire la délicatesse et l’agrément.

Les gens de qualité, chez les anciens, avoient un soin particulier de s’instruire de toutes ces choses. Chacun sait que la Grèce a donné au monde les plus grands philosophes et les plus grands législateurs ; et l’on ne sauroit nier que les autres nations n’aient tiré d’elle toute la politesse qu’elles ont eue.

Rome a eu des commencements rudes et sauvages ; et cette vertu farouche, qui ne pardonnoit pas à ses enfants, fut avantageuse à la république, pour se former. Comme les esprits se rendirent plus raisonnables ils trouvèrent moyen d’accommoder les mouvements de la nature avec l’amour de la patrie. À la fin, ils joignirent les grâces et l’ornement à la justice et à la raison. On a donc vu, dans les derniers temps, qu’il n’y avoit personne de considération qui ne fût attaché à quelque secte de philosophie, non pas à dessein de comprendre les principes et la nature des choses, mais pour se fortifier l’esprit par l’étude de la sagesse.

Touchant la politique, il n’est pas croyable combien les Romains s’instruisoient de bonne heure de tous les intérêts de l’État, comme ils s’appliquoient à la connoissance de la po-