en public, sollicitent, en particulier, un petit bénéfice, avec le dernier empressement.
La seule idée des biens éternels rend la possession de tous les autres méprisable, à un homme qui a de la foi ; mais, parce que peu de gens en ont, peu de gens défendent l’idée, contre les objets : l’espérance de ce que l’on nous promet cédant naturellement à la jouissance de ce qu’on nous donne. Dans la plupart des chrétiens, l’envie de croire tient lieu de créance : la volonté leur fait une espèce de foi, par les désirs, que l’entendement leur refuse, par ses lumières. J’ai connu des dévots, qui, dans une certaine contrariété entre le cœur et l’esprit, aimoient Dieu véritablement, sans le bien croire. Quand ils s’abandonnoient aux mouvements de leur cœur, ce n’étoit que zèle pour la religion : tout étoit ferveur, tout amour ; quand ils se tournoient à l’intelligence de l’esprit, ils se trouvoient étonnés de ne pas comprendre ce qu’ils aimoient, et de ne savoir comment se répondre à eux-mêmes, du sujet de leur amour. Alors, les consolations leur manquoient, pour parler en termes de spiritualité ; et ils tomboient dans ce triste état de la vie religieuse, qu’on appelle aridité et sécheresse, dans les couvents.
Dieu seul nous peut donner une foi sûre, ferme et véritable. Ce que nous pouvons faire