Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/571

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de nous, est de captiver l’entendement malgré la répugnance des lumières naturelles, et de nous porter, avec soumission, à exécuter ce qu’on nous prescrit. L’humanité mêle aisément ses erreurs, en ce qui regarde la créance ; elle se mécompte peu, dans la pratique des vertus, car il est moins en notre pouvoir de penser juste, sur les choses du ciel, que de bien faire. Il n’y a jamais à se méprendre, aux actions de justice et de charité. Quelquefois le ciel ordonne, et la nature s’oppose : quelquefois la nature demande ce que défend la raison. Sur la justice et la charité, tous les droits sont concertés : il y a comme un accord général, entre le ciel, la nature et la raison.



QUE LA DÉVOTION EST LE DERNIER DE NOS AMOURS.
(1684.)

La dévotion est le dernier de nos amours, où l’âme qui croit aspirer seulement à la félicité de l’autre vie, cherche, sans y penser, à se faire quelque douceur nouvelle, en celle-ci. L’habitude, dans le vice, est un vieil attachement, qui ne fournit plus que des dégoûts ; d’où vient d’ordi-