Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/579

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mêmes ; et c’est ce qui doit nous rendre plus attentifs, et plus appliqués, à toujours agir par la considération de ce qu’il veut.

Mais, pour cela, Madame, ne vous assujettissez pas à la conduite de ces directeurs, qui vous font entrer en certaines délicatesses de spiritualité, que vous n’entendez point, et qu’ils n’entendent pas, le plus souvent. Les volontés de Dieu ne sont pas si cachées, qu’elles ne se découvrent à ceux qui les veulent suivre. Presque en toutes, vous aurez moins besoin de lumière, que de soumission. Celles qui ont du rapport avec nos désirs, sont nettement entendues et agréablement suivies ; celles qui choquent nos inclinations, s’expliquent assez : mais la nature y répugne, et l’âme indocile se défend de leur impression.

Je traite, avec vous, plus sérieusement que je n’avois pensé ; et, pour finir plus salutairement encore, je désirerois deux choses de vous, dans la dévotion nouvelle où vous vous engagez présentement. La première est, que vous preniez garde de ne porter pas à Dieu votre amour, comme une passion inutile, à qui vous voulez donner de l’occupation. La seconde, que vous ne déguisiez jamais vos animosités, sous une apparence de zèle ; et ne persécutiez pas ceux à qui vous voulez du mal, sous un faux prétexte de piété.