Vous voulez savoir si j’ai fait ces Réflexions sur la doctrine d’Épicure, qu’on m’attribue. Je pourrois m’en faire honneur, mais je n’aime pas à me donner un mérite que je n’ai point, et je vous dirai ingénument qu’elles ne sont pas de moi2. J’ai un grand désavantage, en ces petits traités qu’on imprime sous mon nom. Il y en
1. Mademoiselle de Lenclos. Le nom de moderne Leontium lui avoit été donné par Saint-Évremond. On sait que cette grecque célèbre avoit été disciple et amie d’Épicure. Sur les relations de Ninon de Lenclos avec Saint-Évremond, voy. notre Introduction, et la Correspondance. Ce traité sur la morale d’Épicure avoit été destiné à Bernier, dont Saint-Évremond recevoit la visite, en Angleterre, vers 1685. Mais, en cette même année, Bernier étant mort, l’ouvrage fut dédié à mademoiselle de Lenclos, qui étoit l’amie des deux philosophes, qui partageoit toutes leurs opinions, et les dépassoit même en quelques points. Voy. les Lettres de Madame de Sévigné.
2. Ces réflexions sont de Sarazin. On les trouve dans ses Nouvelles œuvres. Paris, 1674, in-12.