Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/71

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cette occasion3. Il suivit encore le duc d’Enghien dans cette campagne et joignit l’armée à Arras, toujours plus avancé dans l’intimité du prince. Il prit part au siége et à la prise de Courtrai ; au siége de Mardyk, où le duc d’Enghien eut le visage brûlé ; et bientôt après il vit Gaston d’Orléans quitter l’armée, par un secret dépit de jalousie, abandonnant la place au duc d’Enghien, dont l’habileté, le brillant courage, et les allures héroïques enthousiasmoient tous les esprits. Dans cette campagne de Flandre, Saint-Évremond rencontra pour la première fois Bussy-Rabutin, qui commandoit un régiment : officier de la plus haute distinction, qui a consigné dans ses Mémoires le récit instructif des événements dont nous venons de parler, ainsi que les services qu’y rendit Saint-Évremond, dont plus tard il épousa la cousine germaine.

Mardyk rendu, on assiégea Furnes, qui ne résista point ; et comme toutes ces opérations n’avoient été dirigées que dans la vue d’entreprendre, avec succès, le siége de Dunkerque, affaire capitale par les difficultés qu’elle présentoit, et par les résultats qu’on en devoit recueillir, le duc d’Enghien, qui avoit besoin de faire approuver ses plans par le cardinal Mazarin, chargea Saint-Évremond de la mission apparente d’aller porter à la cour la nouvelle de la prise de Furnes, et de la mission secrète de faire comprendre au cardinal l’importance de l’entreprise sur Dunkerque, et de concerter avec le puissant ministre les moyens d’exécution. Ce n’étoit pas la première fois que le duc d’Enghien


3. Voy. infra, tome II, page 222.