Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/11

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état[1]. Le premier président et l’avocat général se croyant inutiles au service du roi, allèrent à Saint-Germain rendre compte de leur impuissance.

Cependant M. de Longueville, qui se voyoit assuré du peuple et du parlement, ne songea plus qu’à faire des troupes ; mais, comme il n’avoit pas encore de fonds, il voulut toujours distribuer les charges, pour entretenir tout le monde ; et on commença à travailler à l’état d’une armée, qui n’étoit alors qu’en imagination. Les plus considérables étant assemblés, « il leur rendit grâces de la chaleur qu’ils témoignoient à son service ; que, pour lui, il reconnoîtroit toute sa vie l’affection de ceux qui s’attachoient à sa fortune ; et qu’en attendant qu’il les put obliger, par des grâces essentielles, il étoit prêt de leur commettre les plus importants emplois. »

À ces douces paroles, tant d’illustres personnes firent de profondes révérences. Un moment après, ce ne furent que compliments, qui

  1. « Le parlement de Normandie, dit madame de Motteville, demandoit la révocation du Semestre, qu’ils prétendoient avoir été injustement établi, du temps du feu roi et du cardinal de Richelieu, qui ne leur laissoit pas lever la tête si haut. » Mémoires, etc., t. II, pag. 110, sur l’année 1648, édit. citée. — Pour l’établissement du Semestre, ou chambre nouvelle, dans les parlements, voy. ma Notice sur Fabrot, Aix, 1833, in-8º ; M. Caillet, admin. de Richelieu ; et M. Bazin, Hist. de Louis XIII.