Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/111

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J’ai cru devoir faire la peinture du Sénat, de Gracchus et du peuple, avant que d’entrer en cette violente agitation que ressentit la république.

On concevra donc le Sénat injuste, corrompu, mais couvrant les infamies au dedans, par quelque dignité aux affaires du dehors. On aura l’idée de Gracchus, comme d’une personne qui avoit de grands talents, mais plus propre à ruiner tout-à-fait une république corrompue, qu’à la rétablir dans sa pureté, par une sage réformation. Pour le peuple, il n’étoit pas mal affectionné ; mais il ne savoit comment vivre dans sa misère, ni où s’occuper, après la perte de ses terres.


AVERTISSEMENT.

Saint-Évremond, ayant résolu de passer en Hollande, en 1665, laissa ses papiers à son ami, le célèbre poëte Waller ; mais à son retour (1670) il trouva que la plupart s’étaient perdus, durant la grande peste de Londres, et entre autres les sept Chapitres suivants, avec l’affaire de Gracchus contre le Sénat, qui manque à ce dernier. On n’a jamais pu les recouvrer, et Saint-Évremond n’a pas voulu se donner la peine de