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Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/189

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infiniment ; c’est M. de la Rochefoucault, que son courage et sa conduite feront voir capable de toutes les choses où il veut entrer. Il va trouver de la réputation, où il trouvera peu d’intérêt ; et sa mauvaise fortune fera paroître un mérite à tout le monde, que la retenue de son humeur ne laissoit connoître qu’aux plus délicats. En quelque fâcheuse condition où sa destinée le réduise, vous le verrez également éloigné de la foiblesse et de la fausse fermeté : se possédant, sans crainte, dans l’état le plus dangereux, mais ne s’opiniâtrant pas dans une affaire ruineuse, par l’aigreur d’un ressentiment, ou par quelque fierté mal entendue. Dans la vie ordinaire, son commerce est honnête, sa conversation juste et polie. Tout ce qu’il dit est bien pensé ; et, dans ce qu’il écrit, la facilité de l’expression égale la netteté de la pensée.

« Je ne vous parle point de M. de Turenne ; ce seroit trop de présomption à un particulier de croire que ses sentiments pussent être considérés, parmi les témoignages publics et la justice universelle que les nations lui ont rendue. D’ailleurs, il ne faut pas vous entretenir longtemps de personnes éloignées, qui ne peuvent contribuer en rien à vos intérêts.

« Je reviens à M. de Palluau et à M. de Miossens, pour les dépeindre par des qualités qui