Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/21

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conde entreprise sur Pontoise[1]. Une si juste appréhension l’obligea de quitter et d’emmener avec lui le comte de Fiesque, auquel il représenta qu’au point qu’ils gouvernoient leur général, on leur imputeroit tous les désordres qui arriveroient, s’ils portoient les choses à l’extrémité.

Le duc de Retz[2] dont on avoit attendu de si grands secours, vint accompagné seulement du page qui portoit ses armes et de ses deux fidèles écuyers[3]. Quelques-uns trouvèrent à dire de le voir arriver sans troupes ; mais ils furent bientôt satisfaits, quand il leur montra une longue liste des barons qui demandoient de l’emploi. Il ne tint qu’à deux cent mille écus qu’il ne mît les Bretons en campagne ; et, manque de ce peu d’argent, le crédit d’un si grand seigneur ne servit de rien. Il est vrai qu’il promit de payer de sa personne, et de servir de Duc et Pair, dans l’armée de Rouen, avec la même assiduité qu’il avoit fait, dans celle de Flandre. Il assura de plus que Montplaisir[4] viendroit bientôt, et donna même quel-

  1. Voyez les Memoires de Retz, et D’Ormesson sur 1648.
  2. Voyez les Mémoires de Retz, I, page 37 ; II, page 100 ; Tallemant, tome III, IV, etc.
  3. En Flandre, il avoit toujours, à ses côtés, deux écuyers, et un page qui portoit ses armes.
  4. Voyez Tallemant, IV, pages 240, 242, et VII, page 451.