Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/269

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me donne quelque chose à moi-même ; et qu’en parlant de votre esprit et de votre humeur, je me laisse aller à la mienne.

Je ne dirai que des vérités ; et de peur que vous ne croyiez qu’elles vous soient toutes désavantageuses, je commencerai par les charmes de votre conversation, qui ne cèdent en rien à ceux de votre visage. Oui, Madame, on n’est pas moins touché de vous entendre que de vous voir. Vous pourriez donner de l’amour toute voilée, et faire voir en France, comme on a vu en Espagne, quelque aventure de la belle invisible.

On n’a jamais remarqué tant de politesse qu’en vos discours : ce qui est surprenant, rien de si vif et de si juste ; des choses si heureuses et si bien pensées7.

Mais finissons des louanges dont la longueur est toujours ennuyeuse, quelque véritables qu’elles soient ; et préparez-vous à souffrir patiemment ce que j’ai trouvé à redire en vous. Si vous avez de la peine à l’entendre, je n’en ai pas moins eu à le découvrir. Il m’a fallu faire des recherches profondes : et, après une étude fort difficile, voici les défauts que j’ai remarqués.

Je vous ai vue souvent estimer trop des gens


7. Le texte de Montpensier ajoute : Au reste, l’intelligence fine et la vivacité du sens égale à celle de l’esprit.