Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/273

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Mme de Longueville est pour vous. Rendez-vous y sans scrupule, et vous croyez hardiment, puisqu’elle le croit, la plus belle chose qu’on ait jamais vue.

De votre beauté, Madame, je passe aux maux qu’elle cause ; je passe aux malades, aux mourants qu’on voit pour vous. Ce n’est pas à dessein de vous rendre pitoyable ; au contraire, si vous suivez mon conseil, il en coûtera la vie à quelque malheureux. Il y a trop longtemps que les poëtes et les faiseurs de romans nous entretiennent de fausses morts. Je vous en demande une véritable, et ce vous sera un fort beau titre qu’un trépas dont on ne puisse douter11. De cinq ou six malades que je connois,


11. Au lieu des lignes qui suivent, le texte de Mlle de Montpensier, suivi par les anciennes éditions françoises des Œuvres de Saint-Évremond, donne une page supprimée par Des Maizeaux, probablement d’après les ordres de l’auteur, et parce qu’elle étoit désavouée par lui. Il suffit, en effet, de lire cette page de mauvais goût, pour se convaincre qu’elle n’est pas de Saint-Évremond. Elle contient des allusions personnelles que ce dernier ne s’est jamais permises. Segrais peut être l’auteur de cette addition. On sait déjà combien les altérations sont fréquentes, dans les anciennes éditions des ouvrages de Saint-Évremond. Enfin, il est évident que le Caractère a été écrit avant la mort du duc de Candale, arrivée en 1658 ; or, la page dont il s’agit fait allusion au comte de Grammont qui, dit-on, fut un des consolateurs de la comtesse d’Olonne, après qu’elle eut perdu ce duc si séduisant, dont la mort prématurée fut un sujet de long chagrin pour elle. Voy. sup. page 195.