Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a des sentiments un peu tendres n’a pas d’ordinaire un jugement si rigoureux. Mais, quand vous prendrez la peine de me dire ce qui vous déplaît, je n’en aurai point à me démentir. Un discernement qui ne vous semble pas être avantageux ne sauroit subsister qu’en votre absence ; car, pour8 répéter ce que j’ai déjà dit : Paroissez, Madame, au milieu des portraits et des caractères, et vous déferez9 toutes les images qu’on sauroit donner de vous.

LETTRE À MADAME LA COMTESSE D’OLONNE, EN LUI
ENVOYANT SON CARACTÈRE.

Je vous envoie votre caractère, qui vous explique le sentiment général, et vous apprend qu’il n’y a rien en France de beau que vous. Ne soyez pas assez rigoureuse à vous-même pour vous dénier une justice que tout le monde vous rend. La plupart des dames se laissent persuader aisément, et reçoivent avec plaisir de douces erreurs. Il seroit bien étrange que vous ne voulussiez pas croire une vérité agréable10.

Outre l’opinion publique, le jugement de


8. Le texte de Mlle de Montpensier porte : Car pour conclusion, paroissez, etc.

9. Ibid. : et vous défaites toutes, etc. Nous avons suivi Des Maizeaux pour la disposition des alinéas.

10. Agréable est supprimé dans l’édition Montpensier.