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Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/290

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rence. N’attendez de lui ni galanterie, ni passion, ni les sentiments, ni les discours d’un honnête homme. Pétrone, d’un esprit universel, trouve le génie de toutes les professions, et se forme comme il lui plaît à mille naturels différents. S’il introduit un déclamateur, il en prend si bien l’air et le style, qu’on diroit qu’il a déclamé toute sa vie. Rien n’exprime plus naturellement le désordre d’une vie débauchée que les querelles d’Encolpe et d’Ascylte sur le sujet de Giton.

Quartilla ne représente-t-elle pas admirablement ces femmes prostituées, quarum sic accensa libido, ut sæpius peterent viros, quam peterentur ? Les noces du petit Giton et de l’innocente Pannychis, ne nous donnent-elles pas l’image d’une impudicité accomplie ?

Tout ce que peut faire un sot ridiculement magnifique dans un repas, un faux délicat, un impertinent, vous l’avez, sans doute, au festin de Trimalcion.

Eumolpe nous fait voir la folie qu’avoit Néron pour le théâtre, et sa vanité à réciter ses ouvrages ; et vous remarquerez, en passant, par tant de beaux vers dont il fait un méchant usage, qu’un excellent poëte peut être un malhonnête homme. Cependant comme Encolpe, pour représenter Eumolpe, un faiseur de vers fantasques, ne laisse pas de trouver en sa phy-