Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/291

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sionomie quelque chose de grand, il observe judicieusement de ne pas ruiner les idées qu’il nous en donne. Cette maladie qu’il a de composer hors de propos, même in viciniâ mortis ; sa volubilité à dire ses compositions, en tous lieux et en tous temps, répondent à son début ridicule : Ego, inquit, poeta sum, et ut spero, non humillimi spiritus, si modo coronis aliquid credendum est, quas etiam ad imperitos deferre gratia solet16. Sa connoissance assez générale, ses actions extraordinaires, ses expédients en de malheureuses rencontres, sa fermeté à soutenir ses compagnons dans le vaisseau de Lycas, cette cour plaisante de chercheurs de successions qu’il s’attire dans Crotone, ont toujours du rapport avec les choses qu’Encolpe s’en étoit promises : Senex canus, exercitati vultus, et qui videretur, nescio quid magnum promittere.

Il n’y a rien de si naturel que le personnage de Chrysis : toutes nos confidentes n’en approchent pas ; et, sans parler de sa première conversation avec Polyénos, ce qu’elle lui dit de sa maîtresse, sur l’affront qu’elle a reçu, est d’une naïveté inimitable : Verum enim fatendum est, ex qua hora accepit injuriam, apud se non est. Quiconque a lu Juvénal con-


16. Pétrone, Satyr., 83.