Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/32

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était sorti si secrètement, qu’on n’avoit jamais pu découvrir le lieu de sa retraite8.

Ils tairont malicieusement qu’Annery, ce premier mobile des assemblées, allait et venait de nuit chez les gentilshommes du Vexin ; qu’on avait rencontré, proche de Hesdin, Créqui-Bernieulle ; que Gratot, le Montrésor des provinces, avait tenu à Coutances force discours politiques, sur le bien public9.



8. Jean-François-Paul de Gondi, cardinal de Retz, s’étant rendu redoutable à Mazarin, fut arrêté au Louvre le 19 décembre 1652 et conduit au bois de Vincennes. Le 12 avril 1654, il fut transféré au château de Nantes, d’où il s’échappa le 2 août de la même année. Il alla en Italie, et arriva à Rome le 1er de décembre. L’archevêque de Paris, son oncle, étant mort pendant sa détention, dès qu’il se trouva libre, il fit tous ses efforts pour être mis en possession de cet archevêché, dont il étoit coadjuteur. Mais ne pouvant surmonter les oppositions de la cour de France, il quitta l’Italie et devint comme errant, sans qu’on sût jamais bien où il étoit. Cependant le cardinal Mazarin ne laissoit pas d’avoir peur de lui ; et comme il apprit qu’il avoit été secrètement en Flandre, et près des frontières de Picardie, M. de Saint-Évremond insinue que Mazarin s’étoit imaginé que c’étoit pour fomenter certains mécontentements, en Normandie et dans le Vexin, et pour causer une révolte ; et qu’ainsi il se hâta de faire la paix, sur une terreur panique. (Note de Des Maizeaux.)

9. M. de Saint-Évremond raille ici le cardinal Mazarin d’avoir redouté trois gentilshommes de Normandie qui erroient par les provinces (après la Fronde), et qui étoient absolument hors d’état de lui faire aucun mal. Montrésor, dont nous avons les Mémoires, fut un des plus