Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/473

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rejeter ou les recevoir, selon le véritable sentiment qu’on en doit prendre. Il faut se défaire de nos caprices, et de toute la bizarrerie de notre humeur ; ce qui n’est pourtant qu’un empêchement à bien connoître les choses. Le point le plus essentiel est d’acquérir un vrai discernement, et de se donner des lumières pures. La nature nous y prépare, l’expérience et le commerce des gens délicats achèvent de nous y former.



ORAISON FUNÈBRE DE MADAME LA DUCHESSE MAZARIN1.
(1684.)

J’entreprends aujourd’hui une chose sans exemple ; j’entreprends de faire l’Oraison funèbre d’une personne qui se porte mieux que son orateur. Cela vous surprendra, messieurs ; mais s’il est permis de prendre soin de son tombeau, d’y mettre des inscriptions, et de donner plus


1. Mme Mazarin ayant dit un jour qu’elle souhaiteroit bien de savoir ce qu’on diroit d’elle après sa mort ; cela donna occasion à M. de Saint-Évremond de composer cette pièce.