Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/481

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volontés du ciel dans l’Écriture, ni dans la Tradition ; elles se forment dans l’imagination et s’expliquent par la bouche de M. Mazarin.

Vous avez souffert d’être ruinée par un dissipateur, d’être traitée en esclave par un tyran ; vous voici, Hortense, à la merci d’un prophète, qui va chercher dans l’imposture des faux dévots, et dans les visions des fanatiques, de nouvelles inventions pour vous tourmenter : les artifices des fourbes, la simplicité des idiots, tout s’unit, tout se joint pour votre persécution.

Cherchez, messieurs, la femme la plus docile, la plus soumise, et la mettez à de semblables épreuves, elle ne souffrira pas huit jours avec son mari, ce que Mme Mazarin a souffert cinq ans avec le sien. Qu’on s’étonne qu’elle n’ait pas voulu se séparer plus tôt d’un tel époux, qu’on admire sa patience ; s’il y a un reproche à lui faire, ce n’est pas de l’avoir quitté, c’est d’avoir demeuré si longtemps avec lui. Que faisoit votre gloire, madame, dans le temps d’un esclavage si honteux ? Vous vous rendiez indigne des bienfaits de M. le cardinal, vous trahissiez ses intentions, par une lâche obéissance, qui laissoit ruiner la fortune qu’on vous avoit donnée à soutenir. Vous vous rendiez indigne des grâces du ciel, qui vous a fait naître avec de si grands avantages, hasardant vos lumières dans le long et contagieux com-