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Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/517

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mais ils ne sont pas savants. Saint Augustin étoit un novateur, sur la grâce, au sentiment du père Simon. Vossius ne l’admiroit pas ; Hobbes ne l’estimoit point2 ; et vous permettrez aux François, qui ont souffert la persécution, de n’approuver pas un Africain qui la conseille.

Me voici au changement de religion, qu’on me reproche, et que je confesse sans peine3. J’ai emporté de la catholique ce qu’elle a de bon, quand j’en suis sorti ; j’ai appris dans la réformée, ce qu’elle a de meilleur, quand j’y suis rentré ; et par là, je me trouve en état, présentement, de pouvoir juger de l’une et de l’autre. En effet, quelque estime que j’aie eu pour M. Jurieu, je suis d’ordinaire du sentiment de M. de Meaux, contre le sien ; et quoique j’estime beaucoup M. Arnaud, je me trouve souvent contre lui, pour M. Claude.

Je ne veux pas finir, Monsieur, sans vous rendre grâces de vos faveurs. Je vous en de-


2. Le comte d’Arlington dit un jour à Hobbes, qu’il avoit eu à grand marché les Œuvres de saint Augustin : cela ne se peut, reprit Hobbes ; pour peu qu’elles vous coûtent, vous les avez achetées plus qu’elles ne valent. — (Des Maizeaux.) Saint Augustin étoit odieux aux réfugiés.

3. Voyez la Chimère de la cabale de Rotterdam démontrée (page 139), où cela est éclairci ; et rectifiez, par là, les erreurs du Menagiana, t. I, p. 293-294 de l’édition de Paris, 1715. — (Id.)