Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/548

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Sans négliger les vrais appas

De la grandeur qui plaît et qui n’éblouit pas.

Là, d’un esprit sain et tranquille,
Je me fais un plaisir utile,
D’examiner et vices et vertus :
Mais par un changement notable,
Pour le mal indulgent, pour le bien équitable,
Je loue et ne censure plus.

Ici, je ne vois rien d’austère,
Dont le monde soit rebuté ;
De soi-même important, sans besoin de le faire,
On donne un air facile à son autorité.

Finesse, artifice, mystère,
Détour, vaine subtilité ;
Politique, en chose légère,
Ménagée avec gravité ;
Soit à parler, soit à se taire,
Air de suffisance affecté ;
Tout cela passe ici pour sottise, chimère,
Fausse imitation de la capacité.

Au temps que le travail se trouve nécessaire,
Il semble que jamais on n’ait connu plaisir ;
Il semble que jamais on n’ait connu d’affaire,
Quand on rentre en commerce, aux heures de loisir.
Ici, l’on ne voit rien de cet art ordinaire,
Qui tient aux autres cours notre espoir en langueur ;
Ici, l’on ne voit point le ministre en colère,
Au refus que l’on fait ajouter sa rigueur.

La parole est inviolable ;
Ce qui sert à la feinte, et compose la fable,