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Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/61

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plus braves, car les plus courageux avoient péri dans les batailles. On avoit armé les esclaves ; on avoit composé des armées de nouveaux soldats. La vérité est qu’on lui a fait de la peine seulement, quand les consuls sont devenus plus habiles, et que les Romains, en général, ont mieux su faire la guerre.



CHAPITRE V.
Le génie des Romains, dans le temps que Pyrrhus leur
fit la guerre.

Mon dessein n’est pas de m’étendre sur les guerres des Romains : je m’éloignerois du sujet que je me suis proposé ; mais il me semble que, pour connoître le génie des temps, il faut considérer les peuples, dans les diverses affaires qu’ils ont eues ; et, comme celles de la guerre sont sans doute les plus remarquables, c’est là que les hommes doivent être particulièrement observés, puisque la disposition des esprits et que les bonnes et les mauvaises qualités y paroissent davantage.

Dans les commencements de la république, le peuple romain, comme j’ai dit ailleurs, avoit quelque chose de farouche. Cette humeur farouche se tourna depuis en austérité. Il se fit ensuite une vertu sévère, éloignée de la politesse et de l’agrément, mais opposée à la moin-