Th. Je pense que les puissances qui ne sont point essentielles à la substance et qui renferment non pas une aptitude seulement, mais encore une certaine tendance, sont justement ce qu’on entend ou doit entendre par les qualités réelles.
Chap. XXIV. — Des idées collectives des substances.
§ 1. Ph. Après les substances simples, venons aux agrégés. N’est-il point vrai que l’idée de cet amas d’hommes qui composent une armée est aussi bien une seule idée que celle d’un homme ?
Th. On a raison de dire que cet agrégé (ens par agregationem, pour parler école) fait une seule idée, quoique, à proprement parler, cet amas de substances ne forme pas une substance véritablement. C’est un résultat, à qui l’âme par sa perception et pensée, donne son dernier accomplissement d’unité. On peut pourtant dire en quelque façon que c’est quelque chose de substantiel, c’est-à-dire comprenant des substances.
Chap. XXV. — De la relation.
§ 1. Ph. Il reste à énumérer les idées des relations qui sont les plus minces en réalité. Lorsque l’esprit envisage une chose auprès d’une autre, c’est une relation ou un rapport ; et les dénominations ou termes relatifs qu’on en fait sont comme autant de marques qui servent à porter nos pensées au delà du sujet vers quelque chose qui en soit distinct, et ces deux sont appelées sujets de la relation (relata).
Th. Les relations et les ordres ont quelque chose de l’être de raison, quoiqu’ils aient leur fondement dans les choses ; car on peut dire que leur réalité, comme celle des vérités éternelles et des possibilités, vient de la suprême raison.
§ 5. Ph. Il peut y avoir pourtant un changement de relation, sans qu’il arrive aucun changement dans le sujet. Titius, que je considère aujourd’hui comme père, cesse de l’être demain, sans qu’il