de Bergerac, pour ne rien dire des grotesques des peintres. Aussi sait-on que, chez les rhétoriciens, les fables sont du nombre des progymnasmata aux exorcisations préliminaires. Mais, prenant la connaissance dans un sens plus étroit ; c’est-à-dire pour la connaissance de la vérité, comme vous faites ici, Monsieur, je dis qu’il est bien vrai que la vérité est toujours fondée dans la convenance ou disconvenance des idées, mais il n’est point vrai généralement que notre connaissance de la vérité soit une perception de cette convenance ou disconvenance. Car, lorsque nous ne savons la vérité qu’empiriquement pour l’avoir expérimentée, sans savoir la connexion des choses et la raison qu’il y a dans ce que nous avons expérimenté, nous n’avons point de perception de cette convenance ou inconvenance, si ce n’est qu’on l’entende que nous la sentons confusément sans nous en apercevoir. Mais vos exemples marquent, ce semble, que vous demandez toujours une connaissance où l’on s’aperçoit de la connexion ou de l’opposition, et c’est ce qu’on ne peut point vous accorder. De plus, en peut traiter un thème complexe non seulement en cherchant les preuves de la vérité, mais encore en l’expliquant et l’éclaircissant autrement, selon les lieux topiques, comme je l’ai déjà observé. Enfin j’ai encore une remarque à faire sur votre définition ; c’est qu’elle paraît seulement accommodée aux vérités catégoriques, où il y a deux idées, le sujet et le prédicat ; mais il y a encore une connaissance des vérités hypothétiques ou qui s’y peuvent réduire (comme les disjonctives et autres), où il y a de la liaison entre la proposition antécédente et la proposition conséquente ; ainsi il peut y entrer plus de deux idées.
§ 3. Ph. Bornons-nous ici à la connaissance de la vérité, et appliquons encore à la liaison des propositions ce qui sera dit de la liaison des idées, pour y comprendre les catégoriques et les hypothétiques tout ensemble. Or je crois qu’on peut réduire cette convenance ou disconvenance à quatre espèces, qui sont : 1o Identité ou diversité ; 2o relation ; 3o coexistence ou connexion nécessaire ; 4o existence réelle. § 4. Car l’esprit s’aperçoit ; immédiatement qu’une idée n’est pas l’autre, que le blanc n’est pas le noir, § 5. Puisqu’il s’aperçoit de leur rapport en les comparant ensemble ; par exemple que deux triangles dont les bases sont égales et qui se trouvent entre deux parallèles, sont égaux. § 6. Après cela il y a coexistence (ou plutôt connexion), comme la fixité accompagne toujours les autres idées de l’or. § 7. Enfin il y a existence réelle hors de l’esprit, comme lorsqu’on dit : Dieu est.